
On part faire la sieste. Je reste habillée et le plus loin possible de lui car je veux vraiment dormir ; je tombe de sommeil. Alors que je commence à sombrer, je sens qu’il pose sa main sur moi. Bon, ça passe, je re-sombre. Sa main commence alors à parcourir mon corps et il me serre contre lui. Je sens son érection.
– Tu fais quoi, là ?
– J’ai envie de toi.
– Non. Moi je veux dormir.
Il me serre plus fort, sa main passe sous mes vêtements et il me couvre de baisers.
– J’ai dit non, mec !
(Tout caressant et embrassant mon corps)
– Mmmm ! Allez ! On n’en dormira que mieux….
– Non ! J’ai pas envie !
Il continue.
– Arrête ! Je te dis que j’ai PAS envie ! Non non non non non non non non non non non. Non ! Non mais t’es sérieux, là !??!?!?
Je ne veux pas en venir aux mains. J’ai appris à casser un nez avec l’arrière de ma cuisse s’il le faut mais je ne veux pas donner le premier coup.Personne ne comprendrait. Je risquerais d’être jugée coupable. Et puis je suis si fatiguée ! Je cherche LA phrase qui le ferait abandonner pendant qu’il tire sur mes vêtements pour accéder à mes fesses et à ma vulve. Se concentrer, dans un moment pareil ! Putain de merde !
– Tu te fatigues pour rien, tu sais, dis-je d’une voix lasse.
– Je ne te ferai vraiment pas changer d’avis ?
– Non. Vraiment.
– Bon d’accord.
Ouf ! il arrête là. Je ferme les yeux et commence à me concentrer pour dormir. Il a compris. Tout va bien maintenant. Le sommeil arrive. Je sombre.
Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi. Mais ce qui me réveille, c’est encore lui. Il a déjà ses doigts en moi. Bon sang ! Je ne m’en sortirai pas. J’abandonne. Il n’a qu’à faire son affaire puis il me lâchera enfin. Il m’enlève mes vêtements pendant que je me concentre pour que mon corps ne sois pas traumatisé. Il ne m’enlèvera pas ça. Je veux que mon corps puisse encore sentir du plaisir.
Malheureusement pour moi, il veut tellement en profiter qu’il fait en sorte que ça dure, même s’il voit que ça ne va pas pour moi. Je sais qu’il l’a vu puisque, plus tard, il me dira « J’ai l’impression que c’était pas super pour toi. Quelque chose ne va pas ? »
Alors je lui ai tout expliqué, sans utiliser le vilain mot qu’on n’a pas le droit de prononcer sous peine de braquer notre interlocuteur. Mais je lui précise que, même s’il est parvenu à ses fins, je n’étais pas consentante. Et j’ai même profité que le clip « balance ton quoi » d’Adèle passe pour lui dire d’écouter.
Sa réponse :
« Je suis désolé de t’avoir mise mal. Je voulais pas ça. J’ai écouté que mes envies et j’aurais pas dû. Mieux vaut qu’on reste pas proche physiquement, c’est trop tentant. »
Et c’est tout. Aucune malaise chez lui. Rien de grave. Juste un malentendu. Il dort bien la nuit.
Et moi ? Ben j’ai qu’à vivre avec ça. Toute seule. Durant des jours. Toute seule ? Ben non. Je peux en parler. Alors voilà, j’en parle. Parce que je sais que je ne suis pas seule mais que ça soulagera peut-être d’autres femmes qui ne le savent pas.
Si seulement c’était la première fois… Si seulement il était le seul…
Eloïse. Je suis une jeune femme comme les autres, sensible et impliquée, avec un sens de la justice exacerbé. Tous les jours un homme tente de me faire subir mon statut de femme. La plupart du temps ils le regrettent mais trop souvent ils y arrivent. Une chose est sûre : tant que mon cœur battra, je ne lâcherai pas. Si mon témoignage peut servir à éviter que d’autres souffrent, alors j’aurai gagné ma journée.