Les infections urinaires, par Vicky J.

 

On peut toutes se rappeler un moment dans notre vie où on s’est fait dire qu’il est important de s’essuyer de l’avant vers l’arrière.  Probablement durant l’adolescence, notre médecin ou quelqu’un dans notre entourage nous a mentionné, peut-être avec un certain malaise, qu’il est important d’uriner après avoir eu des relations sexuelles.  Ces conseils peuvent sembler banals jusqu’à ce qu’un jour, une envie constante d’uriner nous prend.  Malgré le besoin pressant et presque douloureux, l’urine ne coule pas.  Les non-averties d’entre nous vont endurer ces sensations de brûlures ma foi très désagréables jusqu’à ce que du sang, des caillots de sang et même du pus se retrouvent dans l’urine la rendant trouble.  Le diagnostic probable est que vous vivez votre première et espérons-le, dernière infection urinaire.  Dites-vous que vous n’êtes pas seules, puisque cet affection touche 20% des jeunes femmes, ce pourcentage augmentant avec l’âge.  

L’infection urinaire survient lorsqu’un agent infectieux, une bactérie, réussit à s’introduire dans l’urètre et fait son chemin jusque dans la vessie.  Comme beaucoup de zones rapprochées de l’urètre sont sollicitées lors de l’acte sexuel, ça augmente la probabilité qu’un germe puisse s’y introduire.  En urinant post-coït, on réussit à les évacuer ce qui les empêche de monter à la vessie.  Aussi, comme l’anus se trouve à proximité, il se peut que des bactéries intestinales rôdent trop près et infectent le système urinaire en s’y introduisant.  Ce type d’infection est dite ascendante puisqu’elle provient du bas et remonte jusque dans la vessie.  Elle est aussi la plus courante.

Le danger lorsqu’on souffre d’une infection du tract urinaire est que ce soit asymptomatique ou encore de repousser à perpétuité le moment de consulter un professionnel.  En effet, la bactérie voyage vers le haut de notre système urinaire et elle ne s’arrête pas à la vessie.  Si aucun traitement n’est introduit pour la stopper, l’agent pathogène va remonter jusque dans l’uretère, le bassinet puis le rein causant ultimement une pyélonéphrite.  Cette condition plus sérieuse peut s’accompagner de fièvre, de nausées, de frissons et doit être traité le plus rapidement possible.

En consultation :

Vous avez maintenant mentionné vos symptômes au médecin ou à l’infirmière qui vous a ausculté.  Ces derniers soupçonnent une infection urinaire et vous ferons passer un test appelé Analyse d’urine et/ou Culture d’urine.  Avec l’analyse d’urine, on cherche à savoir ce que contient votre miction.  Si infection il y a, la bactérie devrait s’y retrouver accompagnée de sang, de pus (globules blancs) et d’un déchet produit par celle-ci appelé nitrite en quantité variables.  Avec la culture d’urine, on cherche à identifier la bactérie en cause.  Cette information nous servira afin d’utiliser l’antibiotique adéquat, même si habituellement un bactéricide à large spectre est prescrit, c’est-à-dire qu’il cible un grand éventail de pathogènes.  

Ces tests sont effectués sur un spécimen d’urine, que vous aurez à fournir.  L’infirmièr(e) ou le/la technologiste médical sur place vous fournira un pot stérile à couvercle orange accompagné d’une compresse imbibée d’alcool.  Cette dernière sert à désinfecter votre vulve qui est recouverte de bonnes bactéries composant la flore de votre peau.  Comme on veut isoler le germe causant l’infection, on veut éliminer toute autre agent bactérien qui pourrait fausser les résultats.  Puis, il vous faudra évacuer quelques gouttes dans la toilette avant d’uriner pour de bon dans le pot, afin d’exclure toute trace de bactérie qui pourrait se trouver dans le début de votre urètre.  Sous peine de me répéter, on veut isoler le fautif qui lui se trouve dans la vessie avec l’urine emmagasinée normalement stérile. Les résultats devraient être obtenus dans la journée pour l’analyse d’urine et après 3-7 jours pour la culture. À ce moment, vous aurez probablement déjà votre prescription en main.  Il est important de prendre les antibiotiques au complet tel qu’ordonné par le pharmacien, même si les symptômes ont cessé, puisqu’un phénomène de sélection naturelle va se produire.  Au début du traitement, les bactéries auront été éliminés en grande partie, mais les plus résistantes demeurent.  Si l’antibiothérapie est suivie à la lettre, elles seront éliminées éventuellement.  Si ce n’est pas le cas, elles reprendront de la force durant l’absence/arrêt de traitement, se multiplieront et peuvent acquérir une résistance à cet antibiotique.  Il sera alors beaucoup plus ardu et complexe de traiter l’infection.

Important: le jus de canneberge doit contenir le moins de sucre possible.
Important: le jus de canneberge doit contenir le moins de sucre possible.

Si, comme moi, vous préférez tenter de prévenir l’infection plutôt que d’avoir à prendre des médicaments lorsqu’elle est bien installée, le jus de canneberge peut s’avérer être une alternative ayant prouvé son efficacité.  L’extrait de canneberge contient une substance qui peut inhiber l’adhérence d’une bactérie en particulier souvent fautive lors d’infections urinaires.  Conséquemment, l’extrait de canneberge se retrouvant dans la vessie après l’ingestion peut empêcher cette dernière de s’y accoler et ainsi contrecarrer son action infectieuse.  Toutefois, la quantité d’extrait à ingérer pour que cette option soit réellement efficace est encore inconnue.

Pour terminer, ce qu’il faut retenir c’est de ne pas paniquer si vous souffrez d’une infection urinaire, c’est plus un rite de passage féminin, malheureusement.  Reconnaître les signes, consulter rapidement au besoin ainsi que maintenir une bonne hygiène afin de les éviter, c’est l’essentiel si on veut mettre les chances de notre côté et préserver la santé de notre vagin.

Références :


Vicky J.
Étant technologiste médicale de formation, j’ai pu acquérir de nombreuses connaissances sur le fonctionnement de notre machine biologique. En vulgarisant ces théories, je souhaite renseigner le plus de femmes possibles, en particulier par rapport à tout ce qui touche notre précieux vagin. J’ai la ferme conviction que c’est une étape importante si nous souhaitons nous réapproprier notre corps et notre sexualité en tant que femme. Vicky J.

Une réflexion sur “Les infections urinaires, par Vicky J.

  1. Super article, merci de l’avoir écrit ! J’ai été très sujettes aux infections urinaires dans ma vie et j’ai essayé des tas de choses et je peux dire que la cranberry en gélule marche super bien pour moi. On peut la trouver en parapharmacie et si je me sens un peu limite après un rapport même en allant aux toilettes juste après (si je sais que je suis déshydratée par exemple l’été ou quand j’ai bu trop d’alcool et pas assez d’eau dans la soirée) j’en prend avant de me coucher puis le lendemain matin et ça m’a aidé de nombreuses fois. En espérant que ça puisse aider des femmes à s’en sortir! Très beau site en tout cas !! longue vie à vous ! 😉

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