Les douleurs vaginales aka le vaginisme, par Vicky J.

C’est fou comme les jugements abondent quand il est question de notre vagin.  Pour ma part, j’ai commencé assez jeune à me perdre dans cet océan de normes plus ou moins partagées de toutes.  Heureusement, j’ai appris à faire la part des choses et à me construire ma propre idée de ce que je percevais de mon corps. Il m’appartient après tout.  Malgré cela, je réalise qu’il est facile de se sentir marginale et anormale considérant que chaque vagin est unique. Il y a encore tellement de sujets tabous desquels on n’ose pas parler, même avec nos amies les plus intimes.  Que ce soit les infections vaginales, l’apparence de notre vagin, les ITSS… Il est parfois difficile de trouver une bouée de sauvetage vers qui se tourner pour apaiser nos craintes. Qu’en est-il lorsque l’on souffre d’un mal peu connu, dont on ignore même le nom ?  C’est pourquoi j’ai décidé d’aborder un sujet qui m’était totalement inconnu jusqu’à récemment et qui pourtant affecte au minimum 8% d’entre nous ; le vaginisme.

La bête en question se définit par une contraction involontaire du premier tiers inférieur du vagin qui occasionne une douleur lors de la pénétration. Simplement, que ce soit dans le but de profiter d’un des plus beaux plaisirs de la vie ou pour éviter d’avoir la scène de l’ascenseur de The Shining dans vos culottes, rien n’y fait. Votre organe féminin se prend pour Gandalf et ordonne à toute chose (tampon, doigts, pénis, jouet sexuel, outil gynécologique…) qui tente de pénétrer « VOUS NE PASSEREZ PAS » en se contractant. Le-vaginisme-c-est-quoi_exact1024x768_pEt malheureusement, cela provoque une douleur. Il s’agit en quelque sorte d’un moyen de protection inconscient et incontrôlable que votre corps a mis en place envers une situation considérée menaçante. Certaines vaginiques le vivent depuis toujours alors que d’autres ont développé le trouble suite à un évènement marquant et traumatique. Si c’est votre cas, je vous conseille fortement d’en parler à quelqu’un si ce n’est pas déjà fait, et d’entreprendre une démarche avec un professionnel afin d’effectuer le premier pas vers la guérison.

Aussi, il est possible que ce qui cause le vaginisme soit un désordre physiologique.  Un plancher pelvien hypertonique, du tissu excédentaire au niveau de l’utérus ou une rétroversion utérine en sont des exemples.  Une fois la cause identifiée, des corrections médicales, de la physiothérapie, des exercices pelviens peuvent être offerts pour remédier à la situation.
jambe-vaginisme-1-1024x683Toutefois, dans la majorité des cas, ce qui provoque le vaginisme est d’origine psychologique. Il est d’ailleurs possible de noter des caractéristiques familiales et individuelles communes et récurrentes dans la proportion de femmes souffrant de vaginisme. Il est très courant que celles-ci aient eu un père avec une attitude envahissante, menaçante même, entraînant ainsi une absence de frontière au niveau des limites intimes dès l’enfance ou durant l’adolescence. Il est aussi possible que la relation père-fille ait été marquée par la séduction et la surprotection. Dans cet ordre d’idée, le père étant une figure masculine marquante dans la vie d’une femme, la contraction du vagin devient alors un moyen de protection, de défense envers les hommes qu’elle juge dominants. C’est pour cette raison que les vaginiques ont tendance à aller vers des partenaires qui sont généralement passifs, question de ne pas bousculer leur intimité.

Un autre facteur familial courant est la présence d’une dynamique conflictuelle entre les parents renforçant ainsi la peur de laisser entrer quelqu’un dans son intimité.  Sur le plan personnel, les femmes souffrant de vaginisme sont décrites comme ayant un besoin d’approbation et un désir de plaire marqués. Aussi, il arrive qu’une vaginique ait reçu une éducation religieuse rigoureuse et restrictive ou encore une éducation sexuelle comportant de flagrantes lacunes. Dans ces cas, c’est plutôt la peur et l’ignorance qui mènent au vaginisme.

1da175742322e160e258a07697783d9bBien entendu, les causes psychologiques mentionnées ne sont que quelques exemples usuels menant tous à la même solution qui est de consulter un/une psychologue et/ou sexologue. Ces professionnels ont les outils nécessaires pour vous épauler dans le processus et vous permettre de surmonter le problème. 

Vous avez des douleurs vaginales, mais ce n’est pas tout à fait ça ?

Vous souffrez alors peut-être de :

  • Dyspareunie

Se décrit comme étant une sensation de douleur qui apparaît pendant les relations sexuelles et qui se situe plus en profondeur dans le vagin. Dans ce cas, la différence principale est que la contraction vaginale est provoquée par la douleur et non l’inverse.  Peut être dû à une ITSS, une lésion pelvienne ou être d’origine psychologique.

  • Vulvodinie

Il d’agit d’un problème chronique de douleurs, démangeaisons, sensations de brûlures vulvaires et non vaginales d’origine inexpliquée et/ou psychologique.

  • Vestibulodinie

Se trouve à être une douleur dans l’entrée ou la périphérie du vagin.

Encore une fois, la solution est de consulter un professionnel qui saura vous aider de façon appropriée.

laura devostJe tiens spécialement à remercier Laura Devost, Sexologue clinicienne pour les informations intéressantes et pertinentes qui ont nourri cette chronique.
Elle offrira très bientôt ses services de psychothérapie en Estrie.
Vous trouverez les informations nécessaires pour la rejoindre soit en allant visiter son site Internet ou sa page Facebook


Référence :
TRUDEL, Gilles. (2000) Les dysfonctions sexuelles : Évaluation et traitement par des méthodes psychologique, interpersonnelle et biologique. 2e édition. Presses du l’Université du Québec. 762 p.


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Vicky J. En unissant ma passion pour l’écriture, les connaissances médicales acquises par ma formation académique ainsi que ma curiosité naturelle et insatiable, je souhaite fournir aux femmes les connaissances utiles et nécessaires à l’acceptation et la réappropriation de leur corps
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