‘Envelopassion’, par Maïté Cundari

La sexualité nous est souvent présentée, avec comme finalité, la pénétration.

De langoureux préliminaires doivent forcément aboutir à une pénétration, tôt ou tard.

S’il n’y a pas de pénétration, nous ne semblons pas définir notre relation comme une «relation sexuelle complète».

Ce qui pourrait se résumer à hisser un drapeau sur un bateau.

Il faut que le drapeau lève bien haut et qu’il jubile fièrement à voler au vent librement, avec pour seuls soucis, trop souvent, de n’avoir que le plus beau des drapeaux, hissé dans les hauteurs les plus élevées possible.

Pourtant, pour arriver à bon port d’un sain rapport de proximité corporel, il faut aussi prendre le temps de comprendre les marées, les vents, les étoiles, comprendre l’ingénierie et la mécanique du bateau. Il faut savoir lire les cartes d’une géographie spectaculaire, avoir une bonne communication avec l’équipage.

Il ne s’agit pas seulement de hisser un drapeau que l’on brandit fièrement.

Il existe mille milliers de choses à faire dans un rapport de proximité corporel, sans que cela touche aux organes génitaux. Il est possible d’avoir du plaisir à deux, sans que le pénis et sans que le vagin ne soit, nécessairement, impliqué. Il est possible de nommer comme étant du bon sexe, une relation sans qu’il n’y ait de pénétration.

Une relation sexuelle, c’est un voyage infini des sens et nous en avons cinq (5) magnifiques. C’est une question de rythme et d’écoute, de souffle et de soupirs, d’odeurs et de regards, de sons et de mouvements. C’est aussi et surtout, un transfert de chaleur sublime. Une danse de tout.

De plus, le mot pénétration sous-entend que c’est le pénis qui agit en tant qu’acteur principal en entrant, laissant ainsi une place plus passive au vagin. Alors que c’est aussi et davantage le vagin qui enveloppe le pénis de sa profonde chaleur.  Il vient protéger et sécuriser, d’un va-et-vient passionné, le pénis, en le couvrant, de son intérieur profond. On pourrait tout autant appeler une relation sexuelle avec pénétration ; une «enveloppassion» chaude.

Parler d’une «enveloppassion» sexuelle plutôt que de parler d’une pénétration, transmet à notre inconscient un message d’égalité dans la relation. Il inspire et suggère un terrain d’entente, donnant un rôle de premier plan à la communion entre, à la fois le vagin et à la fois, le pénis.

Si j’étais un homme, je ne serais pas capitaine. Je serais un matelot bien ordinaire.

Pour me combler sexuellement, pour me faire aimer prendre la mer, il ne serait pas nécessaire de toujours hisser un drapeau bien haut. L’orgasme ne serait pas une finalité absolue de la relation sexuelle, l’essentiel se retrouverait dans le plaisir de la navigation.

Je serais aventureux et courageux, mais je serais, moi aussi, habité, tout comme ma partenaire, de peurs intérieures. Peur de me faire ainsi envelopper par la grande et chaude vague féminine.

Mais avec une saine communication et de la confiance, je n’hésiterais pas à faire le plongeon, à me faire envelopper avec passion.

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Je me nomme Maïté Cundari, j’ai 31 ans. Jusqu’à aujourd’hui, je me définissais d’asexuée. Je n’ai eu de sexualité qu’avec deux partenaires dans ma vie. Maintenant je réalise les bienfaits d’une sexualité active et tout l’apport qu’elle peut donner à l’équilibre de mon état de santé. Je suis pour l’égalité des sexes, car tous les genres possèdent de magnifiques qualités. La sexualité est pour moi une forme de communication bénéfique au bien-être de l’esprit et du corps physique.

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